Dai primi minuti della mattina del 15 giugno, 60 aerei da guerra dello stato turco hanno bombardato 81 località, comprese le aree civili, a Makhmour, Sinjar, Qandil, Zap e Xakurk. I media turchi, come sempre, hanno cercato di legittimare il bombardamento affermando che era contro i “terroristi”.Nel Kurdistan settentrionale lo stato turco ha utilizzato tutti i meccanismi statali per impedire al popolo curdo di partecipare alla politica democratica.
Più di un centinaio di consigli municipali amministrati dai curdi sono stati rimossi i loro sindaci mentre molti membri eletti del parlamento, sindaci e amministratori locali sono stati messi in prigione. Tuttavia, questi attacchi non si limitano al Kurdistan settentrionale.
Turkey is deepening its occupation of Syrian and Iraqi lands. The silence of international organisations like the UN, EU, the Organisation for Islamic Cooperation, regional states and the U.S.A. and Russia only embolden the Turkish state. The Turkish state wants to make its occupation of Rojava (northern Syria) and southern Kurdistan (northern Iraq) permanent just like it did in Cyprus years ago.
The Turkish state is extending its occupation of Kurdistan under the AKP-MHP government. They are attacking liberated areas of Rojava to prevent any sort of status for the Kurds. The Turkish attacks against the Kurds in the north of Aleppo, Afrin, Serekani and Gire Spi were all areas that were liberated from terrorist organisations like Al-Qaeda, Al-Nusra and ISIS. In the fight against ISIS the Kurds in Rojava were in an unofficial coalition with the U.S. and EU to the east of the Euphrates and with Russia to the west. In spite of this partnership the Turkish state and ISIS-like groups attacked and occupied towns on both sides of the river.
The bombardment on June 15 was part of a previously drawn-up plan. The head of the Turkish Intelligence Organization, Hakan Fidan, secretly visited Iraq on June 11 where he discussed the attack with both the Federal government and the Kurdistan Regional Government. Both governments are yet to say anything about the attack.
We believe that the International Coalition Against ISIS and Russia were both informed before the attack. Their silence and the fact that they did not object to the use of Iraqi airspace means that they approve of the attack.
One of the locations that was bombed Makhmour Refugee Camp which is 60 kilometres from Erbil and is home to 15,000 civilians. The people living in the camp are refugees who fled Turkey in the 90s after their villages were burnt down by the Turkish state. The camp was established by the UN in 1998. The Turkish state bombed this camp despite it being under the protection of the UN. The UN must fulfil its responsibilities to the camp and prevent Turkish bombardments of it.
Another town that was bombed was Sinjar, the home of Yazidis that was attacked by ISIS in 2014; thousands were killed, five thousand Yazidi women were abducted and sold on as sex slaves and thousands of women and children are still missing as a result of this attack. The Yazidis of Sinjar, who are still recovering from the ISIS attack, are now being subjected to bombardment by the Turkish state.
The UN, U.S., Iraqi government, Kurdistan Regional Government and the EU are all partially responsible for these attacks in Syria and Iraq.
The Turkish state has occupied Syrian and Iraqi lands and is also using their airspaces as it wishes. This is a clear infringement of the UN’s principles on self-determination and the sovereignty of states.
International law prevents states from interfering in each other’s internal affairs and using force. With this, states that threaten global peace and security should be subjected first to economic and diplomatic sanctions and later military sanctions if necessary. The Turkish state continues to infringe on all of these principles.
All states that have bilateral relations with Turkey and are remaining silent are partially responsible for these attacks and the damages caused. Therefore, it is these states that need to take a stand.
Turkey is committing war crimes and crimes against humanity. These crimes should no longer be tolerated by the international community; a stand needs to be taken against the crimes of the Turkish state in Syria, Iraq and Libya.
Turkey is targeting the Kurds, all the peoples living in Kurdistan and its geography. The Kurds, Assyriac-Chaldeans, Christians, Yazidis, Muslims and all ethnic and religious minorities in Kurdistan are under the threat of genocide.
We call upon everyone to stand with the people of Kurdistan and against these attacks.
With the utmost regards,
Kurdish Center for Human Rights
15 June, 2020
In French:
Les avions de guerre turcs bombardent le Sud-Kurdistan
Au cours de la nuit de dimanche à lundi, l’armée turque a mené des frappes simultanées sur trois zones au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak) : la région de Qandil où se trouvent les bases de la guérilla kurde, le camp de réfugiés de Makhmour et la région de Shengal (Sinjar).
Les bombardements menés par une soixantaine d’avions de chasse ont ciblé 81 points au total, y compris des zones d’habitation civiles. L’Etat turc et ses médias tentent de légitimer ces agressions en prétendant qu’elles visent les « terroristes ».
Selon les premières informations, les bombardements ont fait des blessés civils et provoqué des incendies à Makhmour et Shengal. A l’heure actuelle, des avions de reconnaissance volent sur ces deux zones.
Au Nord-Kurdistan, le régime turc use de tous les rouages de la violence étatique pour empêcher le peuple kurde de lutter sur la scène politique. Dans ce contexte, plus de 100 Co-maires kurdes ont été limogés et remplacés par des Préfets et des Sous-préfets ; les dirigeants du Parti démocratique des Peuples (HDP) et ses élus – Députés, Maires, Conseillers municipaux – sont arrêtés et jetés en prison dans le cadre de rafles périodiques.
Les attaques du régime turc ne se limitent pas à cette répression politique massive. La Turquie s’en prend aussi aux autres parties du Kurdistan, en envahissant chaque jour un peu plus le nord de la Syrie et le nord de l’Irak. Elle est encouragée dans ces violations du droit international par le silence de l’ONU, de l’Union européenne, ainsi que des États-Unis, de la Russie et des États de la région. L’objectif de la Turquie est d’occuper durablement ces régions, à l’instar de ce qu’elle a fait à Chypre.
Au Rojava, le régime d’Erdogan s’attaque aux territoires libérés de Daesh par les Kurdes et au système démocratique qu’ils y ont mis en place dans le but de les empêcher d’acquérir un statut.
Les attaques perpétrées par l’armée turque au cours de la nuit dernière sur le territoire de l’Irak ont été préparées en amont par une visite du chef des renseignements turcs (MIT), Hakan Fidan, en Irak, le 11 juin, visite au cours de laquelle celui-ci a rencontré les représentants du gouvernement central irakien et du gouvernement régional du Kurdistan (KRG). Jusqu’à présent, ces deux autorités gardent le silence concernant les bombardements de la nuit du 14 juin, ce qui indique qu’elles y ont consenti.
L’une des cibles des agressions de l’armée turque est le camp de Makhmour qui, situé à une centaine de kilomètres de Hewlêr (Erbil), abrite près de 15 000 réfugiés kurdes ayant fui la terreur exercée par l’État turc au Nord-Kurdistan dans les années 90. Le camp se trouve en principe sous la protection du Haut-commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (HCR). Il incombe donc à l’ONU de protéger les civils et d’empêcher les agressions turques.
Une autre zone ciblée par les bombardements est la région kurde-yézidie de Shengal lourdement attaquée par Daesh en 2014 ; des milliers de personnes ont été massacrées, cinq mille femmes yézidies ont été enlevées et vendues comme esclaves sexuelles et des milliers de femmes et d’enfants sont toujours portés disparus suite à l’invasion de Daesh. La population de Shengal qui ne s’est pas encore remise de ces massacres subit aujourd’hui les bombardements par l’État turc.
L’ONU, les États-Unis, le gouvernement irakien, le KRG et l’UE sont tous responsables de ces attaques en Syrie et en Irak.
L’État turc occupe en partie les territoires syrien et irakien et utilise leurs espaces aériens comme il le souhaite. Il s’agit là d’une violation grave des principes des Nations unies relatifs à l’autodétermination et à la souveraineté des États. Le droit international interdit l’ingérence des États dans les affaires intérieures d’un État tiers. Ainsi, les États qui menacent la paix et la sécurité mondiales doivent être soumis à des sanctions économiques et diplomatiques, et, le cas échéant, militaires.
Tous les États qui entretiennent des relations avec la Turquie et qui gardent le silence sont en partie responsables de ces attaques et des dommages causés. Il incombe à ces États de prendre position contre les agressions turques.
La Turquie commet des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Ces crimes commis en Syrie, en Irak et en Libye ne doivent plus être tolérés par la communauté internationale qui doit sortir de son silence.
La Turquie vise non seulement les Kurdes mais aussi tous les autres peuples vivant au Kurdistan, ainsi que leurs terres. Les Kurdes, les Assyro-Chaldéens, les chrétiens, les yézidis, les musulmans et toutes les minorités ethniques et religieuses du Kurdistan sont menacés de génocide.
Nous appelons tout le monde à se tenir aux côtés des peuples du Kurdistan et à s’opposer à ces attaques.