Les réfugiés yézidis du camp de Martyr Nazê vivent sous des tentes depuis que l’Etat islamique (EI) a attaqué Shengal le 3 août 2014.
Les réfugiés du camp Martyre Nazê vivent sous des tentes depuis que l’Etat islamique (EI) a attaqué Shengal le 3 août 2014. Malgré les nombreuses épreuves traversées depuis 7 ans, ils disent vivre « en paix » sur leurs terres.
Après le « dernier massacre » (pour les yézidis, le massacre perpétré par Daesh en août 2014 à Shengal est le dernier d’une longue série de massacres jalonnant leur histoire), Faris Shengal, un réfugié du camp, a dû fuir avec ses proches dans la région de Shêladizê.
Il a indiqué que les habitants de Shêladizê les avaient beaucoup soutenus. « Aussi longtemps que nous vivrons, nous n’oublierons jamais tout ce que la population de Shêladizê a fait pour nous », a-t-il déclaré, ajoutant : « Mais c’est ici que se trouvent les terres de nos ancêtres. C’est pourquoi, nous sommes retournés sur nos terres. Nos maisons ont été brûlées et détruites, nous devons donc vivre sous des tentes. Malgré les conditions extrêmement difficiles, nous continuons à vivre. »
Shengal a continué : « On ne répond pas à nos besoins fondamentaux. Le gouvernement du Sud-Kurdistan (KRG), en particulier, n’a rien fait pour nous jusqu’à présent. Ils disent qu’ils vont nous protéger et nous aider, mais il suffit d’observer nos conditions de vie pour comprendre que ce n’est pas vrai. Il y a parmi nous des enfants et des personnes âgées. L’hiver et l’été sont très difficiles ici. Les gens d’ici doivent nous aider. Il y a actuellement des pressions sur la population de Shengal, on ne nous permet pas de vivre en paix. Pour nous, une vie paisible signifie l’autonomie et la sécurité. »
Carence des organisations de la société civile
Un résident du camp nommé Salih Bedel a également souligné que les déplacés ont dû faire face à de grandes difficultés pendant 7 ans. « Parfois, des organisations non gouvernementales viennent évaluer la situation, mais jusqu’à aujourd’hui, elles ne nous ont apporté aucune aide, mis à part ces tentes. Ces organisations ne savent que faire des promesses. Nous gardons la tête haute parce que nous sommes ensemble ».
Bedel a ajouté : « Je lance un appel à tous les déplacés pour qu’ils retournent sur leurs terres. Certes, nous avons de nombreuses difficultés, mais quoi que nous fassions ici, nous le ferons pour nous. Il y a de grandes pressions sur notre peuple qui est loin de ses terres. Ici au moins, nous sommes avec nos enfants, de notre propre gré. »
Kutu Reşo, qui vit de l’élevage, a quant à lui déclaré que les déplacés ne pouvaient pas satisfaire leurs besoins de base en raison des conditions difficiles. Soulignant que le gouvernement irakien devrait prendre ses responsabilités, Reşo a ajouté que les habitants du camp ne quitteraient pas leurs terres.