Après le massacre de 35 villageois kurdes dans les bombardements de l’aviation turque, deux jeunes ont été exécutés samedi 31 décembre par la police en pleine rue à Diyarbakir, selon des témoins.
Alors que la colère des kurdes reste immense après la mort de 35 civils lors du raid turc, le 28 décembre, contre un village kurde dans la région de Sirnak, l’exécution de deux jeunes à Diyarbakir, capitale du Kurdistan de Turquie, attise attisent les tensions déjà fort élevées.
Selon un témoin, cité par l’agence de presse kurde DİHA, deux kurdes ont été exécutés après l’assaut des policiers mené samedi matin à 5h30 contre un domicile à Kayapınar, au centre de la ville de Diyarbakir.
« D’abord, les policiers ont jeté une grenade à l’intérieur, puis deux jeunes se sont jetés par la fenêtre, par peur d’être tuées. Ils étaient en pyjama. Ils sont restés au sol pendant un moment, puis ils ont essayé de se mettre debout. Ils étaient entourés de policiers qui se moquaient d’eux » raconte le témoin identifié par ses initiales C.O.
Il poursuit : « Il n’y avait même pas un couteau sur eux. Mais les policiers ont fait croire que ces personnes étaient en possession de bombes et ont ordonné de tirer dans la tête. A ce moment-là, les policiers ont exécuté ces deux personnes en tirant dans la tête. J’ai été témoin de ce fait depuis début de l’assaut. Après l’exécution, les policiers ont ouvert le feu sur le bâtiment, faisant croire qu’il s’agissait d’un affrontement »
Selon la version officielle, deux « rebelles » kurdes ont été tués, deux fusils et trois grenades ont été saisis.
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblés à Kayapinar pour protester contre cette exécution. Des heurts ont été éclatés entre les policiers et les manifestants. Plus de 50 manifestants ont été arrêtés par la police. (MA)