Le Comité de protection des journalistes (CPJ), a adressé une lettre ouverte au 1er ministre du Gouvernement régional du Kurdistan (KRG), Masrour Barzani, et s’est dit préoccupé par les obstacles rencontrés par la presse dans la région.
Lors des manifestations de décembre dans la province de Sulaymaniyah et les districts environnants, le gouvernement a réagi brutalement contre les civils, ce qui a entraîné la mort de nombreux manifestants et l’arrestation de beaucoup d’autres. Le gouvernement a également contrôlé les canaux médiatiques afin d’empêcher la couverture des troubles. Il a suspendu la diffusion des médias de la NRT, a bloqué l’accès pendant près de deux semaines et a arrêté les journalistes qui couvraient les manifestations.
C’est à la suite de ces évènements que le CPJ, a adressé une lettre au 1er ministre du KRG, Masrour Barzani, dans laquelle, le comité fait part de ses inquiétudes: « Nous vous écrivons pour vous faire part de notre vive inquiétude concernant la récente détérioration de la liberté de la presse au Kurdistan irakien et vous demandons de condamner les récentes intimidations des organes de presse locaux et de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour leur permettre de mener à bien leur travail librement et en toute sécurité sans crainte de représailles ».
Le CPJ a rappelé la loi adoptée par le KRG en 2007 : « Nous vous demandons instamment d’utiliser votre autorité pour mettre fin au harcèlement de la chaîne NRT et de libérer immédiatement tous les journalistes emprisonnés. Ces développements sont en contradiction flagrante avec les obligations légales du gouvernement régional du Kurdistan. En 2007, le gouvernement régional du Kurdistan a adopté une loi sur la presse qui accorde la liberté de la presse et la liberté d’expression et de publication, et stipule qu’aucune publication ne doit être fermée ».
La lettre poursuit en affirmant que : « Entre les manifestations actuelles au Kurdistan irakien et la pandémie mondiale de Covid-19, l’accès aux dernières nouvelles et analyses de diverses sources est plus importante que jamais, et il est essentiel que les journalistes et les médias soient autorisés à diffuser les nouvelles sans crainte de représailles de la part des gouvernements locaux ».
Ces demandes émanent de Robert Mahoney, le directeur adjoint du conseil exécutif du CPJ, et sont adressées à Masrour Barzani afin de rappeler aux autorités régionales leurs promesses antérieures. « Le gouvernement régional kurde s’est toujours vanté d’être un phare de la démocratie au Moyen-Orient. Lors d’une réunion avec une délégation du CPJ en 2008, l’ancien président kurde Masoud Barzani s’est engagé à créer une atmosphère propice au journalisme et a exprimé son rejet des arrestations pour atteinte à la liberté d’expression ».
Mahoney ajoute : « Nous vous exhortons à tenir cette promesse en permettant le libre exercice de la liberté de la presse au Kurdistan irakien ».