Après plusieurs mois d’interruption forcée en raison de la Covid-19, le Comité constitutionnelle pour la Syrie, sous l’égide des Nations Unies, poursuit ses délibérations au siège européen des Nations Unies à Genève. Une fois de plus, l’administration autonome n’est pas à la table des pourparlers.
Alors que l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES) en est exclu, le comité se compose de 15 représentants du régime de Damas, 15 représentants de l’ « opposition » soutenue par la Turquie et 15 représentants issue de la société civile en Syrie qui doit établir le programme de travail des pourparlers constitutionnels. Le comité constitutionnel formé l’automne dernier pourrait ouvrir la porte à un processus politique et créer une confiance, a déclaré l’envoyé spécial des Nations unies en Syrie, Geir Pedersen, lors d’un briefing pour le Conseil de sécurité des Nations unies la semaine dernière. Cependant, personne ne doit s’attendre à un miracle ; les délibérations seraient longues et difficiles.
Dans un premier temps, les discussions de la “petite chambre” devraient se poursuivre jusqu’à vendredi. A la fin du processus, un projet de constitution, qui devra être approuvé par la Grande chambre de l’organe composé de 150 délégués, devra être élaboré, M. Pedersen rencontrera également, séparément, les représentants des puissances étrangères actives en Syrie, en Russie, aux États-Unis, en Turquie et en Iran. L’AANES, qui représente près de six millions de personnes en Syrie, n’est pas représentée au sein du Comité constitutionnelle.
La première série des pourparlers s’est achevé sans succès en novembre 2019. Bien que les parties se soient mises d’accord sur un autre cycle dès le mois de mars de cette année, celle-ci n’a pas pu avoir lieu en raison la pandémie de Covid-19. Dans une résolution de 2015, le Conseil de sécurité des Nations unies avait stipulé la formation d’une commission constitutionnelle dans le cadre d’une solution pacifique globale au conflit syrien. Mais la composition de ce comité a fait l’objet d’un long différend. Sur l’insistance de la Turquie, on a cependant su très tôt que les représentants du projet démocratique du Nord et de l’Est de la Syrie ne siègeraient pas à la table des négociations.
Le co-président du Conseil exécutif de l’AANES a quant à lui déclaré : « Une nouvelle constitution pour la Syrie devrait être écrite par les peuples qui ont libéré le pays ».
« La crise syrienne n’a pas été résolue depuis plus de neuf ans. Les réunions internationales qui n’ont pour but qu’une solution apparente ont duré presque aussi longtemps. Que ce soit à Vienne, Munich, Astana, Riyad, Le Caire, Sotchi ou maintenant à Genève », M.Mihbash qualifie les pourparlers de « pure perte de temps ». Il a ajouté : « La raison en est évidente : La commission n’agit pas dans l’intérêt du peuple, mais dans l’intérêt de la Turquie, de la Russie et de l’Iran. C’est pourquoi il se retrouvera également dans une impasse lors de ce cycle. Nous avons clairement indiqué dès le début qu’une telle commission ne peut contribuer à résoudre le problème sans la participation de nos peuples. Tant que la volonté de millions de personnes ne sera pas respectée, la commission constitutionnelle ne pourra pas sortir de l’impasse ».