Depuis 2015, 22 321 membres du HDP ont été arrêtés par le régime turc et au moins 10 000 incarcérés. Le Député Sezai Temelli a expliqué que, malgré le génocide politique, le HDP n’est pas prêt de renoncer à ses objectifs.
« Nous pouvons clairement mettre un nom sur le régime qui règne depuis 2015 : le fascisme », a déclaré Sezai Temelli, Député du Parti démocratique des Peuples (HDP), appelant les partis et les organisations d’opposition autres que le HDP à sortir de leur silence.
Selon les données compilées par la Commission juridique du HDP, 22 321 membres du HDP ont été arrêtés entre le 24 juin 2015 et le 25 septembre 2020. Rien qu’au cours des deux premières années, 3 647 militants et dirigeants du parti ont été incarcérés. D’après le rapport de la commission des pouvoirs locaux du HDP, le parti a remporté 65 communes aux élections municipales du 31 mars 2019, mais n’en détient plus que 6 aujourd’hui. Des administrateurs d’État ont été assignés à 48 municipalités, dont trois métropoles. 84 conseillers municipaux et 9 conseillers régionaux ont été démis de leurs fonctions. Sur les 37 co-maires incarcérés, 18 se trouvent toujours en prison.
Le Député de Van a fait remarquer que, depuis 5 ans, la coalition AKP-MHP (islamo-nationaliste) au pouvoir ne cessait d’attaquer la classe ouvrière et le mouvement des femmes, s’efforçant d’éradiquer l’opposition sociale et surtout le HDP qui est à l’avant-garde des forces démocratiques.
« Les arrestations et détentions qui ont commencé avec le plan d’éradication et qui ont été menées dernièrement dans le cadre de l’affaire de ‘Kobanê’, a déclaré M. Temelli, montrent que l’idéologie du HDP est un espoir pour les peuples. »
L’OPPOSITION EXTÉRIEURE AU HDP DOIT ÉLEVER LA VOIX
Temelli a rappelé que 11 députés du HDP étaient derrière les barreaux, ainsi que 10 000 des 22 000 membres, administrateurs et élus du HDP arrêtés depuis 2015.
Le député du HDP a poursuivi : « Plus de 100 municipalités gagnées par notre parti ont été saisies. Le HDP résistera bien sûr, mais si nous voulons nous débarrasser de ce pouvoir fasciste, l’opposition sociale, en particulier les autres partis d’opposition, ne doit pas rester silencieuse. Lorsqu’un régime légitime la torture et que l’opposition sociale ne dit rien, le fascisme peut aller très loin, au point de jeter des villageois kurdes depuis un hélicoptère.
Par conséquent, ce gouvernement qui perpétue sa tradition d’État moniste et assimilationniste vieille de 100 ans, et qui n’est préoccupé que par sa propre survie, a choisi l’hostilité envers les Kurdes comme remède. Il mène cette politique depuis cinq ans. Le gouvernement doit toutefois savoir que le HDP reste résolument fidèle à ses objectifs. Les opérations politiques actuelles et futures ne peuvent nous mettre à genoux, elles ne détourneront pas le HDP de sa trajectoire. »