Il a été tué d’une balle dans la tête alors qu’il faisait une déclaration devant la presse à Sur, district de Diyarbakir, selon les premières informations.Sur une vidéo, on voit clairement que des policiers en civil tirant vers l’avocat kurde qui se trouvait juste derrières eux.
Le bâtonnier du barreau de Diyarbakir était depuis plusieurs semaines dans la ligne de mire du gouvernement et de ses médias.
Avant d’être assassiné, Tahir Elci avait fait l’objet de poursuites pour avoir dit que le PKK n’était pas une “organisation terroriste”. Il avait également était pris en garde à vue.
Selon l’association des droits humains (IHD), il s’agit d’une attaque ciblée pour avoir affirmé que le PKK n’était pas une organisation terroriste sur une chaine de télévision turque, au mois d’octobre.
“Nous sommes en colère. Nous avons perdu de nombreux amis dans cette lutte” a déclaré Ozturk Turkdogan, le président de l’IHD.
Pour le parti HDP, c’est un attentat planifié, rappelant que l’avocat kurde avait fait l’objet d’une campagne de lynchage par le pouvoir AKP et ses medias.
Après l’assassinat, le couvre-feu a été déclaré dans le district de Sur, tout comme plusieurs autres villes kurdes qui sont victimes de la politique répressive d’Ankara depuis des mois.
Il est claire que le régime Erdogan joue avec le feu sur tous les fronts. Assassiner un avocat kurde ne fait qu’aggraver la situation qui risque de conduire le pays dans une guerre civile et vers la fin de sa règne.
Les villes kurdes sont sous le feu depuis les élections législatives de 7 juin, renouvelées le 1er novembre par les ambitions dictatoriales du régime Erdogan. Plus de cent civils kurdes ont été tués par les forces du régime depuis le mois de juin.