Le défenseur des droits de l’homme et journaliste du quotidien Birgün, Hakan Tahmaz, a été condamné jeudi 24 mars à 10 mois de prison par la justice turque pour avoir interviewé le dirigent du PKK, Murat Karayilan.
La 10e cour d’assise d’Istanbul condamne également le rédacteur en chef du quotidien, Ibrahim Cesmecioglu, à payer d’une amende de 16 660 TL.
Le procureur de la République d’Istanbul a demandé l’acquittement des prévenus, soulignant que l’interview incriminé, publié le 10 aout 2008, doit être considéré dans le cadre de la liberté de presse et d’expression.
Mais le juge a prononcé la condamnation de Tahmaz et de Cesmecioglu pour « diffusion de déclarations et de communiqués émanant d’organisations terroristes » en vertu de l’article 6 alinéa 2 de la Loi anti-terroriste.
« Nous avons fait notre activité journalistique. Aujourd’hui les journalistes font la queue pour interviewer Karayilan. Mais on nous condamne parce que nous sommes des opposants » a dénoncé Tahman, membre actif du Conseil pour la paix en Turquie.
Rappelant qu’il a interviewé Karayilan dans le cadre de son travail pour la paix, Tahmaz a dit que les opposants sont victimes d’une politique de « deux poids, deux mesures ».
Le journaliste du quotidien turc Radikal, Ertugrul Mavioglu, risque aussi 5 ans de prison pour une interview avec le dirigent du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Mavioglu sera jugé dans les prochains jours par la 11e cour d’assise d’Istanbul.